• Ne pas regarder.
    Ne pas voir.
    Ne pas lire.
    Ne pas sentir.
    Ne pas toucher.
    Ne pas entendre.
    Ne pas comprendre.
    Ne pas déchiffrer.
    Ne pas imaginer.
    Ne pas deviner.
    Ne pas se dire.
    Ne pas penser.
    Ne pas chercher.
    Ne pas croire.
    Ne pas REGARDER.
    Refuser.
    Nier.
    OUBLIER.
    FUIR.
    L'évidence.

    "Never win, never lose, never love, never listen to the wind
    That I’ll fill every dream, every waking, every sleep,
    Every taste, every graze
    And these seasons in your hand
    And the things that we’ll never understand
    Never win, never lose, never ever understand
    Understand"

    Perry Blake : Sandriam


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  • Tu n'as le coeur à rien aujourd'hui. Tout te pèse. Il n'y a que du vide. En toi. Autour de toi. Et personne pour le remplir.
    Elle te manque. Tu la regardes évoluer au gré de ses publications. Elle est belle, toujours aussi belle, à l'intérieur comme à l'extérieur. Elle ne sait même pas que tu es là. Comment le saurait-elle ?
    Tu te sens comme cette personne sur ce banc.

    "Catch me if I fall
    I'm losing hold
    I can't just carry on this way
    And every time
    I turn away
    Lose another blind game
    The idea of perfection holds me
    Suddenly I see you change
    Everything at once
    The same
    But the mountain never moves...
    ...There's nothing left but hope
    Your voice is dead...
    ...Please
    Say the right words...
    ... went away alone
    With nothing left
    But faith."

    Cure: Faith

     


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  • Ca commence comme un samedi paisible. Tu te lèves tranquillement, petit déjeuner, musique. Et puis tout bascule. Le disque dur commence à faire un bruit plus que suspect, tu commences à t'inquiéter fortement. Tu te dis que le moment est plus que venu de terminer la sauvegarde sur le disque dur externe acheté il y a une dizaine de jours à cet effet. Mais ce n'est pas un bon jour. Alors le disque dur rend l'âme tout de suite et toi aussi.
    Combien ? Trois, quatre années de mails, de messages perdus à jamais, parfois torrides, parfois passionnés, parfois énervés, parfois touchants, parfois banals, parfois... Combien, de concerts chargés et non sauvegardés partis en fumée, de musiques disparues. Et tout ce que tu oublies, probablement des photos, des souvenirs, des moments d'existence, des instants de vie. Comme si un incendie venait de tout réduire en cendres...
    Il reste le portable, comme une bouée de secours...


    Cela aurait pu être un bon week-end, c'était un cauchemar. C'était le week-end dernier.
    Tu vas oublier, reconstruire, refaire, récupérer parfois, peut être. Mais le temps est trop précieux pour le perdre de la sorte.


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  • Presque du silence... quelques arpèges simples, trois accords, toujours les mêmes, en boucle, quatre mesures répétées à l'infini, hypnotiques... une ambiance crépusculaire, non, plus que ça, nocturne... une nuit d'été... le violoncelle doucement, qui s'élève comme la chaleur de la terre après une journée de canicule... et la voix d'une pureté irréelle, envoûtante et toutes les étoiles s'allument dans le ciel d'encre... une voix douce comme la brise, comme les mots de celle que l'on aime, comme des doigts sur une peau chaude, douce, veloutée... et le violoncelle qui déroule son écrin de velours sombre pour accueillir le diamant au mille facettes de la voix, faisant vibrer les feuilles comme sous le baiser chaud du vent d'été... des frissons sur une épaule nue... une pluie d'étoiles étincelantes... comme le plaisir d'être à deux seuls au monde... presque rien... presque du silence... du plaisir...

    "It was you breathless and tall
    I could feel my eyes turning into dust
    And two strangers turning into dust
    Turning into dust"

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  • "Dans tes rires c'est ton courage que j'entendais - un amour de la vie si puissant que même la vie ne pouvait plus l'assombrir."
    Christian Bobin : La plus que vive

    Tu as traîné un goût de sang dans la bouche toute la journée. Un sentiment d'incompréhension, d'injustice, d'abattement. Une chape de plomb sur les épaules. Un voile devant les yeux. Un vide lové au creux du ventre. Tu voudrais mettre des mots sur ta douleur pour l'expulser mais elle reste muette.
    Ce midi tu t'es souvenu d'une discussion par mail datant d'il y a plus d'un an. Dans le foutoir de ta messagerie professionnelle, parmi d'autres de ses écrits que tu n'auras pas le courage de lire, tu as retrouvé cet échange de mails. C'était un vendredi. Tu as regardé sur le calendrier, comme si cela avait une importance. Comme si tu avais besoin de te raccrocher à ce détail insignifiant. Ce jour là, elle t'avait avoué s'interroger sur la manière dont on se souviendrait d'elle. Cela t'avait surpris. Tu lui avais demandé ce qu'elle souhaitait laisser d'elle. Elle t'avait fait cette réponse en forme d'interrogation :

    "Je ne sais pas ce que j'ai envie de laisser. Rien de matériel, sinon, [...] je ferais des trucs, je sais pas quoi, mais des trucs qui laissent des traces. Non, ce que je me demande, c'est dans le souvenir des gens, qu'est-ce qu'il restera ? De quoi on se rappellera quand on pensera à moi ? Et qui se rappellera de moi ? De quoi je me rappelle quand je pense à des gens qui ne sont plus là ? De choses futiles, de petits détails, de moments. Et je me demande : est-ce que ce sera pareil pour moi ?"

    Maintenant tu vas noyer tes larmes dans le silence. Tu sais N. t'inquiète pas pour les souvenirs... t'inquiète pas...

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