• Il y a des soirs où tu n'as pas les mots... parce qu'ils ont pris d'autres chemins plus intimes... il y a des soirs où il vaut mieux dormir parce qu'hier, à 3h du matin, encore, les yeux ouverts sur les étoiles, tu ne dormais pas parce qu'un corps fantôme était dans ton lit, à coté de toi, un corps auquel tu avais furieusement envie de faire l'amour mais forcément alors, on ne dort pas... il y a des soirs où il y a quand même une chanson, une chanson pour remplacer les mots partis ailleurs, les mots qu'on ne dévoilera pas... une chanson comme une image... une chanson et ça pourrait être presque n'importe laquelle mais finalement non bien sûr... juste une des plus belles chansons du monde... un soir où tu avais envie... d'une des plus belles chansons du monde.... égoïstement... juste pour toi... et il y aurait tellement à dire dessus mais parfois, le silence est suffisant... une chanson que tu as jouée un soir juste pour... parce qu'il y a des soirs, où par défaut, il faut une des plus belles chansons du monde...

    "Thought of you as my mountain top
    thought of you as my peak
    Thought of you as everything
    I've had but couldn't keep
    I've had but couldn't keep"

     


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  • Presque du silence... quelques arpèges simples, trois accords, toujours les mêmes, en boucle, quatre mesures répétées à l'infini, hypnotiques... une ambiance crépusculaire, non, plus que ça, nocturne... une nuit d'été... le violoncelle doucement, qui s'élève comme la chaleur de la terre après une journée de canicule... et la voix d'une pureté irréelle, envoûtante et toutes les étoiles s'allument dans le ciel d'encre... une voix douce comme la brise, comme les mots de celle que l'on aime, comme des doigts sur une peau chaude, douce, veloutée... et le violoncelle qui déroule son écrin de velours sombre pour accueillir le diamant au mille facettes de la voix, faisant vibrer les feuilles comme sous le baiser chaud du vent d'été... des frissons sur une épaule nue... une pluie d'étoiles étincelantes... comme le plaisir d'être à deux seuls au monde... presque rien... presque du silence... du plaisir...

    "It was you breathless and tall
    I could feel my eyes turning into dust
    And two strangers turning into dust
    Turning into dust"

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  • "Dans tes rires c'est ton courage que j'entendais - un amour de la vie si puissant que même la vie ne pouvait plus l'assombrir."
    Christian Bobin : La plus que vive

    Tu as traîné un goût de sang dans la bouche toute la journée. Un sentiment d'incompréhension, d'injustice, d'abattement. Une chape de plomb sur les épaules. Un voile devant les yeux. Un vide lové au creux du ventre. Tu voudrais mettre des mots sur ta douleur pour l'expulser mais elle reste muette.
    Ce midi tu t'es souvenu d'une discussion par mail datant d'il y a plus d'un an. Dans le foutoir de ta messagerie professionnelle, parmi d'autres de ses écrits que tu n'auras pas le courage de lire, tu as retrouvé cet échange de mails. C'était un vendredi. Tu as regardé sur le calendrier, comme si cela avait une importance. Comme si tu avais besoin de te raccrocher à ce détail insignifiant. Ce jour là, elle t'avait avoué s'interroger sur la manière dont on se souviendrait d'elle. Cela t'avait surpris. Tu lui avais demandé ce qu'elle souhaitait laisser d'elle. Elle t'avait fait cette réponse en forme d'interrogation :

    "Je ne sais pas ce que j'ai envie de laisser. Rien de matériel, sinon, [...] je ferais des trucs, je sais pas quoi, mais des trucs qui laissent des traces. Non, ce que je me demande, c'est dans le souvenir des gens, qu'est-ce qu'il restera ? De quoi on se rappellera quand on pensera à moi ? Et qui se rappellera de moi ? De quoi je me rappelle quand je pense à des gens qui ne sont plus là ? De choses futiles, de petits détails, de moments. Et je me demande : est-ce que ce sera pareil pour moi ?"

    Maintenant tu vas noyer tes larmes dans le silence. Tu sais N. t'inquiète pas pour les souvenirs... t'inquiète pas...

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  • Dimanche matin. Le soleil brille. Tu sens une douce chaleur monter lentement. Un vide également. Un manque. Tu aimerais un dimanche de printemps, lorsque le soleil pénètre en biais par la fenêtre, presque timidement, ne pas te réveiller seul. Pour profiter de cet instant, de cette lumière. Parce que ces matins là, le soleil et le ciel bleu infini semblent rendre les peaux plus douces, plus chaudes, plus désireuses. Parce que tu aimes profiter de ces instants là, mettre un disque, traîner dans les draps, dire des mots pleins de silences, avec tes mains caressant son corps avec les rayons du soleil. Tu n'arrives même plus à te souvenir de la dernière fois, tellement elle semble loin...

    "Would you put your arms around me ?
    (I won't tell anyone)
    Tomorrow
    Does it have to come ?"

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  • "See the sky about to rain, broken clouds and rain."
    Neil Young

    Il y a des jours où les mots ne viennent pas. Parce qu'ils ne naissent pas ou qu'ils restent enfouis trop profondément pour sortir. Les mots des autres sont bien souvent le seul réconfort dans ces moments là. Leurs notes aussi. Douze notes. Douze simples notes. Une goutte d'eau dans l'océan des mots. Ces mêmes douze notes que tu n'arrives pas à combiner entre elles pour leur faire dire ce que tu ressens, pour leur faire exprimer ces émotions profondes qui te tourmentent. Il y a des jours où les mots ne viennent pas, ces jours là, tu voudrais pouvoir tout dire avec quelques notes.

    No sun will shine in my day today
    The high yellow moon won't come out to play.
    I said darkness has covered my light,
    And has changed my day into night
    Now where is this love to be found? Won't someone tell me?
    'Cause my life, sweet life, must be somewhere to be found

    Bob Marley : Concrete jungle

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