• Dimanche matin. Le soleil brille. Tu sens une douce chaleur monter lentement. Un vide également. Un manque. Tu aimerais un dimanche de printemps, lorsque le soleil pénètre en biais par la fenêtre, presque timidement, ne pas te réveiller seul. Pour profiter de cet instant, de cette lumière. Parce que ces matins là, le soleil et le ciel bleu infini semblent rendre les peaux plus douces, plus chaudes, plus désireuses. Parce que tu aimes profiter de ces instants là, mettre un disque, traîner dans les draps, dire des mots pleins de silences, avec tes mains caressant son corps avec les rayons du soleil. Tu n'arrives même plus à te souvenir de la dernière fois, tellement elle semble loin...

    "Would you put your arms around me ?
    (I won't tell anyone)
    Tomorrow
    Does it have to come ?"

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  • "See the sky about to rain, broken clouds and rain."
    Neil Young

    Il y a des jours où les mots ne viennent pas. Parce qu'ils ne naissent pas ou qu'ils restent enfouis trop profondément pour sortir. Les mots des autres sont bien souvent le seul réconfort dans ces moments là. Leurs notes aussi. Douze notes. Douze simples notes. Une goutte d'eau dans l'océan des mots. Ces mêmes douze notes que tu n'arrives pas à combiner entre elles pour leur faire dire ce que tu ressens, pour leur faire exprimer ces émotions profondes qui te tourmentent. Il y a des jours où les mots ne viennent pas, ces jours là, tu voudrais pouvoir tout dire avec quelques notes.

    No sun will shine in my day today
    The high yellow moon won't come out to play.
    I said darkness has covered my light,
    And has changed my day into night
    Now where is this love to be found? Won't someone tell me?
    'Cause my life, sweet life, must be somewhere to be found

    Bob Marley : Concrete jungle

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  • Tu es passé au bureau ce matin pour rattraper un peu de retard. Pas grand chose à faire d'autre non plus, l'humeur maussade du moment n'invite pas à la promenade. Il était là, à sa fenêtre. Comme tous les matins. Dans la barre HLM livide qui fait face à ton bureau, de l'autre coté du grand carrefour, un homme est à sa fenêtre. Il y est tous les matins. Il regarde. Tu ne sais pas ce qu'il voit mais il regarde. Son regard est souvent fixé sur la rue, quelques étages plus bas. Parfois il tourne la tête vers la gauche et regarde en direction du carrefour. Parfois il regarde vers la rivière mais très rarement. Non, la plupart du temps il regarde en bas. Il n'y a rien en bas. Une vague pelouse lépreuse, un parking clairsemé avec deux ou trois épaves miteuses qui finissent de rouiller, une rue où passent continuellement voitures et camions. Quelques jeunes qui traînent leur désoeuvrement en bas du bâtiment s'interpellant entre eux. C'est tout. Quand tu regardes tu n'y vois rien d'autre que la triste banalité d'une rue grise. Mais lui, il passe de longs moments à contempler ce rien et en fait son spectacle favori. Il a l'air assez âgé. Parfois une femme vient le rejoindre. Elle a l'air plus jeune. Par moment elle regarde avec lui. Ils ont l'air de se parler. Lui raconte-il ce qu'il voit de si particulier de sa fenêtre? L'autre jour il lui montrait quelque chose au loin. Ils avaient l'air fasciné par ce qu'ils voyaient. Ils sont restés longtemps la tête tournée vers cet horizon à se parler.
    Est-ce que cette rue lui rappelle des souvenirs d'une époque plus faste? Ou sa fenêtre est-elle magique et lui fait voir les choses différemment? Tu aimerais bien savoir. Peut être est-elle faite d'un verre spécial qui enlumine ce quotidien du gris et du banal. Peut être qu'au travers de sa fenêtre, la pelouse pouilleuse au pied de sa cage d'escalier lui parait comme les jardins de l'Alhambra. Il regarde et toi tu le regardes. Peut être s'ennuie-t'il tout simplement. Tu aimerais tellement que cela ne soit pas ça l'explication.

    "Je suis à la fenêtre
    Toi tu es dans la baignoire
    Tes pieds dépassent, je peux les voir
    Dans la glace de l'armoire

    II y a ce disque idiot
    Qui est rayé au milieu
    Et, les tarots que je te tire
    Sur ton châle en camaïeux

    II y a l'odeur d'encens
    Et les bougies ont fondu
    Tout est si vague
    Le fil des pensées s'est perdu
    Je ne sais même plus si je pense
    Je ne sais même plus si je pense."
    Dashiell Hedayat
    : Long song for Zelda

    Au dos de cet album mythique (produit par Bernard Lenoir en... 1971) il est inscrit :
    "This record must be played as loud as possible, must be heard as stoned as possible and thank you everybody"


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  • Tu veux du rouge. Pour la passion, pour la chaleur, pour ne plus avoir froid. Tu veux du rouge pour la lumière. Tu veux du rouge pour sentir le feu dans tes entrailles. Tu veux du rouge pour l'amour, pour le sexe. Tu veux du rouge comme un soleil embrasant le ciel. Tu veux du rouge dans ta nuit parce que le rouge va si bien avec le noir.

    "Fill the void in me now
    Making love to me girl
    Red light cruising the night
    Red light getting me home

    Pull the weight of me now
    Wrapped around me so good
    Red light cruising the night
    Red lights getting me home "

    Red House Painters : Void








    Tu veux du bleu. Pour le calme, pour la sérénité. Tu veux du bleu pour apaiser tes nuits. Tu veux du bleu lisse et plein de reflets comme un lac d'altitude. Tu veux du bleu pour y plonger après l'amour. Tu veux du bleu parce que c'est sa couleur préférée. Tu veux du bleu comme une lumière dans la nuit.

    "Almost blue
    Flirting with this disaster became me
    It named me as the fool who only aimed to be

    Almost blue
    It's almost touching it will almost do
    There's a part of me that's always true...always
    Not all good things come to an end now it is only a chosen few
    I've seen such an unhappy couple

    Almost me
    Almost you
    Almost blue"

    Elvis Costello : Almost blue


    Tu glisses. Tu ouvres des fenêtres de couleurs sur un no man's land et tu te sens glisser. C'était prévisible. Tu résistes mais tu te sens aspiré. Tu plantes tes ongles dans le sol pour freiner la chute. Le sommeil, ce traître, recommence à déserter tes nuits. Alors le matin, tu remontes cette pente sur laquelle tu glisses...

    "When I get to the bottom
    I go back to the top of the slide
    Where I stop and I turn
    and I go for a ride
    Till I get to the bottom and I see you again "

    Beatles : Helter Skelter

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  •                         Give me your eyes                                   That I might see...
          ...And we're here again              And the sand                                     And the sea grows
                                 I close my eyes                                           Move slowly
       Through drowning waves        Going away                                  On a strange day...
                                                                 ...I remember a song
                                                                                                An impression of sound
                              Then everything is gone
                                                                     Forever
                                                                                            A strange day


    The Cure : A strange day


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